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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 15:23

Autour-de-monuments-aux-morts-pacifistes.jpg    Danielle et Pierre Roy, les deux auteurs, sont membres de la Fédération Nationale Laïque des Monuments Pacifistes, fondée le 14 juillet 1994, sous l'égide de la Libre Pensée ; ils sont pacifistes et internationalistes, convaincus que les guerres ne se mènent jamais dans l'intérêt des peuples mais toujours dans celui des puissants de ce monde ; ils sont aussi convaincus que pour lutter contre les guerres d'aujourd'hui, il faut  garder la mémoire de celles d'hier et de leurs causes.
    S'appuyant sur un travail historique dans les archives des municipalités concernées...ils ont recensé une centaine de monuments aux morts pacifistes, souvent érigés à la suite d'un conflit entre la mairie et le préfet ; ce qui est très peu si l'on songe aux 36000 communes françaises. Ils les opposent à l'immense majorité qu'ils qualifient d'Union Sacrée et qui comportent des traces de chauvinisme, d'esprit de revanche, une exaltation de l'esprit guerrier...
    Ils en donnent une typologie précise : il y a ceux qui maudissent la guerre, par exemple celui de Gentioux, dans la Creuse-un écolier, bras tendu et poing serré désigne l'inscription "Maudite soit la guerre" ; ceux qui déclarent la guerre à la guerre ; ceux à l'intention antimilitariste ; ceux qui en appellent à la fraternité entre les peuples, par exemple celui de Strasbourg-une femme, allégorie de la ville a à ses pieds ses deux fils, l'un regardant vers la France et l'autre vers l'Allemagne ; ceux qui condamne la guerre, par exemple celui, récent, de Saint-Appolinaire, dans le Rhône, et sur lequel figure une citation de Paul Valéry : "la guerre est le massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas" ; ceux qui prônent le souvenir pour que le passé serve de leçon ; ceux qui rendent hommage aux victimes ; ceux qui se prononcent pour la paix, par exemple celui de Creil-une statue allégorique de la paix sur un socle portant l'inscription : "La paix se révélant à l'Humanité"-inaugurée en 1926 par le maire socialiste Jules Uhry.
    Ils disent aussi toute l'ambiguité de certains monuments, tels celui de Péronne, de 1926, et dont il est bien difficile de dire s'il est pacifiste ou pas : la femme, censée être une Picarde, brandit-elle le poing contre la guerre ou contre l'ennemi ?
    Une place est également faite à des édifices pacifistes qui ne sont pas des monuments aux morts ; comme à la stèle de Vingré, entre Soissons et Compiègne, datant de 1925 et qui rappelle la fusillade pour l'exemple de six soldats en décembre 1914 ; mais aussi au monument Jaurès à Dole, de 1924, et qui porte comme inscriptions des citations de Jaurès lui-même : "J'ose dire avec des millions d'hommes que la grande paix humaine est possible", "le capitalisme, c'est la guerre"...
    Bref, il s'agit d'un livre qui est une véritable mine pour qui considère que commémorer la guerre de 1914-1918 n'a de sens que si on la dénonce et en dévoile les véritables causes.

Editeur : Fédération Nationale Laïque des Associations des Amis des Monuments pacifistes, républicains et Anticléricaux
ISBN : 9782951886780
 Prix : 20 euros

 

Coup de coeur de Pascal

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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 20:17

Au-coeur-de-la-grande-guerre.jpg    L'auteur, Jean-François Jagielski, est enseignant dans l'Aisne et historien scrupuleux de la Grande Guerre dans sa région : il explore de façon méthodique et critique les documents historiques à sa disposition. Il est membre du CRID14-18 (collectif de recherche international et de débat sur la guerre 14-18) et à ce titre travaille avec d'autres historiens réputés (André Loez, Nicolas Offenstadt).
    Ce livre a pour cadre géographique une partie du Soissonnais, au Nord, au Sud et à l'Ouest de Soissons ; le cadre chronologique en est la période 1914-1935.
    Il y est d'abord question des opérations militaires ; de la guerre de mouvement jusqu'en septembre 1914 ; de la guerre de position avec ses tentatives de percée, dont celle de Crouy où le soldat Henri Barbusse fut blessé. ; du retrait stratégique opéré par les Allemands en mars 1917 en vue de raccourcir la ligne de front ; de l'offensive allemande de mars 1918 et de la contre-offensive alliée qui a suivi.
    Est ensuite étudiée la vie des civils ; après avoir souffert des combats et destructions, ils durent vivre sous administration militaire allemande, subir les réquisitions, les pénuries alimentaires, des brimades et des vexations. Sur la ligne de front, au niveau de l'Aisne, ils furent  évacués ; certains connurent la déportation dans des camps de travail en Allemagne, sans que ce mot ait le même sens que pendant la seconde guerre mondiale ; les moins productifs étaient rapatriés et appelés les boches du Nord à leur retour en France. Des éxécutions sommaires et des destructions volontaires, provoquées par la crainte allemande des francs-tireurs, se produisirent. L'auteur rappelle cependant les éxagérations de la propagande alliée : les Allemands n'étaient pas aussi barbares qu'elle le prétendait,et finalement pas plus que les autres ; par exemple ils enterraient les morts français dans les mêmes cimetières et de la même manière que les leurs.
     Est également envisagée la vie des soldats, leur stratégie de survie, le "Live and let live", ces trèves tacites conclues entre eux pour augmenter leurs chances de survie ; la contrainte à laquelle la hiérarchie eut recours : à Vingré, en décembre 1914, six soldats furent fusillés pour l'exemple alors qu'ils s'étaient repliés, non de leur propre chef mais sur ordre d'un lieutenant ; ils furent réhabilités dès 1921 et eurent droit à un monument commémoratif en 1925 ; c'est également dans ce secteur qu'un autre soldat refusa de porter un pantalon maculé de sang et fut éxécuté en 1915.
    Dans cette partie du front se déroulèrent aussi des mutineries, en avril 1917, à Ambleny et Coeuvres. Comme sur le Chemin des Dames, au même moment, des soldats réclamèrent une amélioration de leurs conditions de vie, une meilleure nourriture, plus de repos, plus de permissions, la fin d'offensives meurtrières et inutiles ; ils défilèrent avec le drapeau rouge, au son de l'Internationale, avant d'être évacués, réprimés : les "meneurs" furent arrêtés, 17 condamnés à mort, 1 éxécuté et les moins impliqués déportés en Indochine et Algérie.
    A la fin du livre sont abordés la recherche des morts et leur enterrement, la reconstruction et l'érection de monuments commémoratifs essentiellement patriotiques comme partout ailleurs (ceux de Cuise-la-Motte, de Pierrefonds qui ne manquent pas d'originalité)
    Voilà un livre très utile et riche en informations pour tous ceux qui veulent avoir une connaissance approfondie de la Grande Guerre dans une région particulière, en l'occurence dans le Soissonnais.

Editeur : Le trotteur ailé
ISBN : 9782917778210
Prix : 14,60 euros

 

Coup de coeur de Pascal

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 09:32

coups tordus et traits de génieDans ce roman policier pour la jeunesse, on suit les tribulations de Victor et de son grand-père. L'enfant de dix ans se retrouve à Florence pour un week-end et il va se transformer en détective - sauvant la réputation de son grand-père et démasquant du même coup des marchands d'art véreux.
On apprécie le ton de cet enfant- sans mièvrerie, bon élève sans pour autant "avoir la grosse tête", plein de vie et de malice et la personnalité de son grand-père, fin,élégant,cultivé. On aime aussi la complicité qui les lie et qui les rend encore plus attachants.
A faire lire aux enfants de " 10 à 110 ans" en particulier à ceux qui s'apprêtent à découvrir Florence ou qui veulent mieux connaître cette ville et Michel-Ange.
On attend d'autres aventures de Victor qui a bien des atouts pour déjouer toutes sortes de pièges !

  

Auteurs : Emilie Fort-Ortet et Laurent Jouin

Editions : Oskar

EAN : 9791021401945

Prix : 12,95 euros

 

Coup de coeur de Cécile

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 09:22

   images-copie-1.jpg Erich Kästner (1899-1974), évoqué par Marcel Reich- Ranicki dans son autobiographie (voir coup de coeur de Cécile dans le blog), occupe une place dans l'histoire de la littérature allemande avec sa poésie et ses romans pour la "jeunesse". Alors qu'il ne s'exila pas d'Allemagne en 1933, ses oeuvres furent victimes des autodafés organisés par les nazis.
    Emile et les détectives fut écrit en 1929, aussitôt et encore traduit dans de nombreuses langues ; il le fut pour des enfants allemands des années 1930. Pas d'exotisme, l'histoire se déroule dans le Berlin de ces années : "Ces autos ! Elles glissaient si vite à côté du tramway ! Elles bondissaient, cornaient, lançaient des signaux rouge à droite et à gauche. Quel bruit ! Et que de monde sur les trottoirs ! Et de tous les côtés que de tramways, de voitures, d'autobus à l'impériale ! A tous les coins de rue, des marchands de journaux ! Des devantures splendides avec des étalages de fruits, de livres, de montres en or, de vêtements et de linge de soie. Et de hautes, si hautes maisons ! Ainsi donc, c'était Berlin".
    Emile Tischbein, un garçon bien élevé, honnête, en relation de confiance avec sa mère va de Neustadt à Berlin pour voir sa grand-mère, avec 140 marks en poche. Pendant le voyage, il se les fait dérober par un certain Monsieur Grundeis. Arrivé à Berlin, il reçoit l'aide d'enfants de son âge, coince le malfaiteur, le livre à la justice et récupère son argent ; ce dernier s'avère être aussi l'auteur d'un hold-up dans une banque ; Emile devient un héros ; il est interviewé par un journaliste nommé Kästner et reçoit une récompense de 1000 marks.
    C'est une histoire simple, sans pathos, menée tambour battant et qui maintient en haleine ; une histoire qui ne comporte aucun message moralisateur à part le fait qu'il "ne faut envoyer de l'argent que par mandat postal" ; une histoire bien écrite avec des phrases complexes, dans lesquelles apparaît même le passé simple !
    Bref voilà un livre qui peut encore contribuer à former de vrais lecteurs !

Editeur-Collection : Livre de poche jeunesse
ISBN : 978-2013223966
Prix : 4,95 euros

 

Coup de coeur de Pascal


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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 15:26


     Avec ce livre, d'inspiration autobiographique, qui lui a valu le prix Goncourt en 1984, Marguerite Duras se livre, L-amant.jpgsur le mode de la déstructuration (du récit, du temps, de l'action, de la phrase) à une opération cathartique. Du "Barrage contre le Pacifique"(voir le coup de coeur sur notre blog) elle passe au second plan les aspects sociaux et politiques, la description précise et sans fard de la société coloniale indochinoise, pour n' en développer que les aspects plus personnels.
    Elle relate la rencontre et la relation, scandaleuses pour le monde colonial, d'une adolescente "blanche", de 15 ans, pauvre, et d' un jeune Chinois, riche, de 10 ans son aîné . Le père du jeune homme préfère voir son fils mort plutôt que marié à une blanche qu'il considère comme une prostituée ; il envisage pour lui un mariage traditionnel avec une riche Chinoise . La mère et les frères de la jeune fille partagent l'idéologie raciste ambiante et rejettent la relation tout en en acceptant les retombées financières.
    Elle dit la nature ambivalente des relations qui unissent les deux personnages, vénales, sexuelles mais aussi amoureuses au sens romantique fort du terme. La jeune fille renonce finalement à cette passion pour en concrétiser une autre plus puissante, qui lui impose un autre destin et le départ définitif pour la France : celle de l'écriture. Et cette passion n'est-elle pas, au fond, pour la fille, ce que la mise en culture de terres inondables fut pour la mère ? A cette différence près que là où la fille réussit la mère avait échoué et fini par se réfugier dans la folie.

 

 

Titre : L'amant

Auteur : Marguerite Duras 

 Editeur : Editions de minuit
 Prix : 12 euros
 ISBN : 978-2707306951

 

Coup de coeur de Pascal

 

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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 15:17

Qu'est-ce que tu fais làQu’est-ce que tu fais là ?
Trouvé sur le stand de l’édititrice Delphine Montalant au dernier salon du Livre de Paris, ce petit recueil de nouvelles, choisi au hasard. Pourquoi lui et non un autre ? Le titre ( qui pose cette question ? une mère à son enfant ?  quelqu’un qui m’apostrophe et me tutoie? )  et la couverture sans doute, aquarelle représentant une femme accoudée face à un verre, la qualité du papier aussi….
Ces très courtes nouvelles nous plongent d’emblée dans un décor, une ambiance bien précise. « Qu’est-ce que tu fais là ? » est la question que se pose la narratrice au cours de différentes situations – quand elle suit l’inconnu d’une nuit ou quand elle se trouve dans un dîner raté. Une belle nouvelle aussi retient l’attention : « J’en saigne » sur l’enseignement en banlieue.
Le style est grave, les observations subtiles, la chute arrive chaque fois en douceur…tout reflète une vision des choses à la fois légère et profonde.

Au cours de cette lecture, jamais on se demande ce qu’on fait là…et l’on a envie de mieux connaître cette auteure en lisant A contre-oubli , autofiction parue aux mêmes éditions.

Titre : Qu’est-ce que tu fais là ?

Auteur : Anne, BRUNSWIC

Editions de la Fontaine-aux-Loups

EAN : 9782951039575

Prix : 10 euros

 Coup de coeur de Cécile

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 18:00

    Il y a quelques semaines, notre association Graines de mots accueillait Charles Silvestre, ancien rédacteur en chef de l'Humanité, pour une séance de présentation-dédicace de son dernier ouvrage sur Jaurès, La victoire de Jaurès ; le succès de cette initiative prouva, s'il en était besoin, l'intérêt que suscite toujours le grand dirigeant socialiste français qu'il fut.
     Cette conférence peut être utilement complétée par la lecture d'une biographie écrite en 1954 par Marcelle Auclair, fondatrice de Marie-Claire avec Jean Prouvost : La vie de Jean Jaurès ou la France d'avant 1914.
    L'auteur éprouve une sympathie totale pour son personnage ; il lui arrive même de l'appeler Jean. Sans être neutre, elle essaie et réussit fort bien, dans cet ouvrage destiné à un grand public, à en faire une présentation objective. Elle n'hésite pas à multiplier les citations pour nous mettre au plus près de la pensée de Jaurès, toujours complexe et évolutive dans le temps. Du recours à la violence politique voici ce qu'il dit en 1897 alors qu'il s'apprête à soutenir un gouvernement "bourgeois" à participation socialiste : "Le peuple qui le premier entrera dans le socialisme verra d'emblée se ruer contre lui tous les pouvoirs réactionnaires affolés ; il serait perdu s'il n'était pas prêt lui-même à saisir le fer, à répondre aux obus par les obus, pour donner le temps à la classe ouvrière des autres pays de s'organiser et se soulever à son tour"; du rapport entre capitalisme et guerre : "Toujours votre société", -dans le contexte Jaurès parle évidemment de la société capitaliste-" violente et chaotique même quand elle veut la paix, même quand elle est en état d'apparent repos, porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l'orage" ; il décrivait ainsi à un camarade, nous dit Marcelle Auclair, la physionomie de la guerre à venir : le monde sera sous le feu des canons et des bombes, il y aura des nations entières dévastées, des millions de soldats en haillons dans la boue et le sang, des millions de cadavres.
    Il s'agit d'un livre d'autant plus nécessaire que Jaurès fait l'objet de récupérations et interprétations, toutes plus contestables les unes que les autres. La dernière en date ayant vu le nouveau maire d'extrème-droite de Hénin-Beaumont poser devant les caméras, avec derrière lui un buste de Jaurès.
    Mais il s'agit aussi d'un livre que l'on ne peut se procurer... que d'occasion, en attendant qu'un éditeur avisé se charge de sa réédition.

 

Livre d'occasion

 

Coup de coeur de Pascal

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 14:56

Deux livres pour la jeunesse évoquant la première guerre mondiale de l’écrivain anglais Michael Morpurgo ( né en 1943 ) :

 

Son premier roman Cheval de guerre paru en 1982,  raconte l’histoire d’un cheval qui a partagé les souffrances des soldats anglais pendant la guerre de 1914. La guerre est vue à travers le récit  de ce cheval de ferme devenu malgré lui un cheval de guerre.

 

Soldat Peaceful écrit en 2003 est l’histoire de deux frères, Thomas, le narrateur et son aîné, Charlie Peaceful. Histoire attachante des deux jeunes garçons, évoquée  d’abord dans leur petit village anglais puis dans les tranchées près de Ypres.  La guerre est dénoncée dans toute son horreur quotidienne jusqu’à l’exécution de Charlie accusé de désertion devant l’ennemi.

 

A conseiller pour les enfants à partir de 10 ans et pour les plus grands aussi.

 

Cheval de guerre de Morpurgo

 

Titre :Cheval de guerre                

Auteur : Michael Morpurgo

Editeur : Folio junior

Prix : 7,00€

 

 

 

 

Soldat peaceful de Morpurgo

 

Titre : Soldat Peaceful

Auteur : Michael Morpurgo

Editeur : Folio junior

Prix : 6,00€

 

 

 

Coups de coeur de Sylvette

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15 avril 2014 2 15 /04 /avril /2014 10:00

    S'il est une chose dont il faut se souvenir, en cette année de commémoration de 14-18, c'est bien de l'absurdité Johny-s-en-va-en-guerre.jpgde cette guerre, du point de vue des peuples, mais aussi de sa barbarie.
    Le film, Johnny s'en va-t-en guerre atteint efficacement cet objectif. Il fut réalisé et scénarisé par Dalton Trumbo. Il sortit sur les écrans en 1971, en pleine guerre du Vietnam et obtint le grand prix spécial du jury à Cannes. Il était tiré du roman éponyme du même auteur, publié en 1939, deux jours seulement après le début de la guerre en Europe. Il devait son titre à une chanson de propagande américaine, datant de 1917, "Over there", qui incitait les jeunes gens à s'engager ; les premières paroles étaient : "Johnny, get your gun".
    Le film retrace le parcours d'un jeune soldat américain, mobilisé en 1917 quand les USA entrent en guerre ; il part pour défendre une idée assez vague qu'il se fait de la démocratie, pour défendre sa patrie, pour visiter Paris et par dessus tout pour ne pas être considéré comme un lâche. Il se retrouve sur le front d'Europe occidentale ; il est alors victime d'un obus, lors d'une opération nocturne dans le no man's land, pour dégager un soldat bavarois mort, pris dans les barbelés et qui commence à empuantir l'atmosphère.
    Considéré comme décérébré et privé de ses quatre membres, de ses yeux, de ses oreilles, réduit à "l'état de morceau de viande" (c'est lui qui le dit dans son monologue intérieur), il est conservé par les médecins militaires comme objet d'expérience. Peu à peu, encore conscient, il découvre son état, réussit à entrer en contact avec une infirmière compatissante, lui demande de mettre fin à ses jours mais la hiérarchie militaire s'y oppose.
    Le réalisateur  entremêle la réalité (Johnny dans l'hôpital militaire) filmée en noir et blanc, les souvenirs et les rêves en couleur. Le film porte également la marque de Bunuel, co-scénariste : un Christ qui ne sauve personne traverse le film. 
    Sur l'écran à la fin, ces propos bruts et sans commentaires :
                    Depuis 1914 : 80 millions de morts et 150 millions de disparus et de mutilés.
    DULCE ET DECORUM EST PRO PATRIA MORI (Qu'il est doux et beau de mourir pour sa patrie)

Le livre :
    - Edition : Acte sud
    - Collection : Babel
    - ISBN : 9782742746521

 

Coup de coeur de Pascal

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 19:56

    la visite de la vieille dameCette pièce, écrite en 1956, permit à son auteur d'obtenir le prix des critiques de théâtre de New York en 1959.
    Elle est une variation moderne sur le personnage de la mythologie antique, Médée, cette magicienne qui aida Jason à s'emparer de la Toison d'or, se maria avec lui par amour avant d'être abandonnée et de se venger implacablement : elle offrit à la nouvelle épouse de Jason une tunique qui lui brûla la peau et égorgea ses propres enfants.
    Dans la pièce, nous sommes à Güllen. Claire Wäscher, la fille du maçon de la ville, est séduite par un jeune homme, Alfred Ill ; ils ont un enfant mais Alfred trouve deux témoins complaisants qui attestent devant un tribunal qu'il ne peut être le père ; il se  marie ensuite avec la fille d'un épicier. Quant à Claire, elle est condamnée, rejetée par la population ; elle se voit retirer son enfant et est obligée de s'exiler à Hambourg où elle se prostitue pour survivre. Elle y rencontre un homme très riche qui fait sa fortune, Monsieur Zahanassian.
    Elle décide alors de se venger ; elle retrouve les deux faux témoins, leur fait crever les yeux et les fait émasculer ; elle ruine Güllen en rachetant et fermant les entreprises de la ville ; elle revient et propose aux habitants 100 milliards en échange de ce qu'elle considère comme la justice absolue : la mort de son amant infidèle. Si, dans un premier temps, ils refusent, ils finissent par accepter et le mettent à mort eux-mêmes.
    Avec cette pièce, sur le mode de la satyre et de la caricature, Dürrenmatt pose de nombreuses questions : jusqu'où une communauté-ici une ville mais ce peut-être aussi bien la Suisse pendant la seconde guerre mondiale ou toute autre communauté humaine-peut-elle aller pour obtenir ou conserver sa prospérité économique ? Comment fonctionne la justice alors qu'elle condamne des innocents ? Quels rapports entretient-elle avec la vengeance ? Quelles relations existe-t-il entre les grands principes humanistes et les intérêts matériels quand les premiers servent bien souvent à camoufler les seconds ?
    Pour toutes ces questions et pour l'ensemble de son oeuvre, Dürrenmatt aurait voulu être emprisonné mais il n'atteint pas son objectif : "Mon grand-père a été envoyé en prison pendant dix jours à cause d'un poème qu'il avait écrit. Je n'ai pas encore été ainsi honoré. Peut-être est-ce ma faute, ou peut-être le monde a-t-il tellement périclité qu'il ne se sent plus offensé lorsqu'il est sévèrement critiqué".

Edition :LGF

EAN : 9782253047308
Prix : 4,60 euros.

 

Coup de coeur de Pascal

 

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Bienvenue !

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à l'agenda 2024

en italiques, les évènements organisés par Graines de Mots

  • 25 avril - Table de livres lors de la présentation du dernier film de Marie-Monique Robin à La Croix St Ouen - à partir de 19h
  • 27 et 28 avril - Tables de livres de contes lors du "Festival des contes"  - salle Rostropovitch à Beauvais - l'après-midi
  • 25 mai - Table de livres lors de la Fête de la Paix à Montataire
  • 6 au 9 juillet - Table de livres lors du  "Congrès de la FSU École émancipée" à Airion