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15 juin 2019 6 15 /06 /juin /2019 09:56

Carole Matthieu, médecin du travail dans une plate-forme téléphonique voit défiler dans son cabinet toutes sortes de souffrances. Bourreaux, victimes :  tous présentent des symptômes inquiétants –insomnies, douleurs, dépression, tendance à l’alcoolisme, tentatives de suicide.
Révoltée, elle s’est fixé l’objectif de raconter « l’autre histoire » et de montrer que tout cela n’est pas dû au hasard mais aux agissements des chefs visant toujours plus de rentabilité.

L’auteur a mis à profit son expérience chez France Télécom pour écrire ce polar noir, serré, cruel où jamais on ne voit le jour. Scènes de nuit, orages et mistral sur Valence, huis clos étouffant dans la plate-forme: le décor est planté pour une descente aux enfers d’où personne ne sort indemne – même pas le lecteur.
On lit ce roman adapté pour la télévision en 2016 avec Isabelle Adjani dans le rôle principal d’un œil encore plus attentif, en plein procès de France Télécom où il fallait provoquer des départs « par la fenêtre ou par la porte ».

Carole Matthieu

Les visages écrasés

Marin Ledun

Thriller points

Coup de coeur de Cécile

 

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15 juin 2019 6 15 /06 /juin /2019 08:47

Diên Biên Phù de Marc Alexandre Oho Bambe Sabine Wespieser éditeur 2018

 

Ce roman est un roman d’amour mais aussi un voyage dans le passé et une quête haletante. Ecrit à la première personne ce roman raconte l’histoire d’Alexandre, un ancien soldat français de la guerre d’Indochine qui revient 20 ans après, au Viêtnam, chercher Maï Lan, son amour du temps de guerre.

 Ecrit dans un style très dépouillé, le récit est entremêlé de poèmes, de lettres anciennes ou récentes. A côté de l’histoire de cet amour immense mais impossible, nous faisons connaissance avec Diop un soldat sénégalais qui sauve Alexandre au cours d’une terrible bataille. Une fidèle amitié liera les deux hommes. Ainsi nous comprenons l’horreur de cette guerre coloniale. 

Alexandre se débat entre cet amour fantasmé et les liens qui l’unissent encore à son épouse et ses enfants qu’il abandonne pourtant de façon brutale.

Qui gagnera ? Alexandre retrouvera-t-il Maï Lan ?

Comme l’écrit l’auteur en début du livre : « Dans cette histoire tout est vrai, j’ai tout inventé."

Coup de coeur de Sylvette

 

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4 mai 2019 6 04 /05 /mai /2019 19:43

                               L’enfance chez Goscinny et Sempé est douce et tendre même si elle est émaillée de menaces, coups de poing et bagarres….surtout quand  « le petit Nicolas fait la fête » ! Du goûter d’anniversaire au mariage de la cousine en passant par la fête foraine, ce bel album nous  entraine dans une vie d’enfant jalonnée par l’école, les jeux, les copains et la présence plus au moins autoritaire des parents. Deux mondes distincts, donc : les adultes et la bande de Nicolas et dans la sphère enfantine, deux sous-ensembles : les garçons et les filles dont la présence change incidemment le comportement de tous. En atteste la visite de Marie-Edwige Courteplaque…
Même si cette enfance n’est plus d’aujourd’hui, elle a une charme désuet servi par les illustrations grouillantes de Sempé, le style naïf de Goscinny et sa science des noms – Eudes, Rufus, Alceste et l’inoubliable Marie-Edwige !

 

Le petit Nicolas fait la fête !

Goscinny et Sempé

IMAV Editions 978-2-36590-153-6

Prix : 19,90 euros

Coup de coeur de Cécile

 

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4 mai 2019 6 04 /05 /mai /2019 18:16

                Olga, orpheline, recueillie par sa grand-mère grandit à la campagne où très tôt elle noue une amitié puis un amour passionnel pour Herbert, le fils du propriétaire terrien du village. Ils s’aiment malgré les obstacles, malgré aussi la passion d’Herbert pour l’aventure qui le conduira en Namibie, en Amérique du Sud puis en Arctique.
Le récit de la vie d’Olga est suivi par le point de vue du narrateur qui dès son enfance s’attache à cette  vieille femme employée chez ses parents. Il ira jusqu ' au bout de sa quête pour connaître le passé de cette  femme en  retrouvant une partie de sa correspondance.

L’amour, l’amitié, la fidélité, l’aventure donnent toute sa richesse à ce roman. On peut le lire comme le récit passionnant d’une vie ou une métaphore de l’Allemagne voire de l’Europe : Herbert fasciné par des conquêtes de plus en plus lointaines et de plus en plus hasardeuses se perdant dans l’immensité blanche du pôle, Olga fidèle au passé, portant sur les années 70 un regard  sans concession , honnissant la démesure et le narrateur, intermédiaire entre hier et aujourd’hui- splendeur et misère de ceux qui s’égarent, mépris de la démesure , lien attentif entre passé et présent…et tout ça à cause de Bismarck dont l’ombre plane sur tout le roman !

 

Olga

Bernhard Schlink

Gallimard

978-2-07279908

Prix : 19 euros

Coup de coeur de Cécile

 

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2 mars 2019 6 02 /03 /mars /2019 11:41

Nicolas MATHIEU

Leurs enfants après eux

Editions Actes Sud

 

L’action de ce roman se situe en Lorraine, dans la ville « d’ Heillange », dans les années 1990.

Il décrit pendant quatre étés, de 1994 à 1998,  la vie d’un groupe d’adolescents et de leurs parents sur fond de désertification industrielle, de crise économique et de désenchantement.

Nicolas MATHIEU écrit le roman d’une vallée, d’une époque, de l’adolescence, le récit politique d’une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt.

Le livre évite tout misérabilisme, toute complaisance à décrire la pauvreté. Il s’agit de la France de l’entre-deux, des villes moyennes et des zones pavillonnaires. Tous travaillent dans des emplois  peu qualifiés, mais travaillent  toujours, surtout en intérim. C’est la France du Picon et de Johnny Hallyday, des hommes usés au travail et des amoureuses fanées à vingt ans.

C’est un roman d’action. L’écriture est précise, sèche, sans concession.

C’est un roman qui va vite malgré ses 426 pages. Nous sommes entraînés

 dans le vrombissement des motos, l’urgence de vivre et les dialogues percutants.

A la lecture de ce roman je ne peux pas m’empêcher d’y voir une explication  de la situation dans laquelle se trouve la France aujourd’hui. C’est l’histoire d’une classe moyenne qui est sacrifiée parce qu’elle est devenue inutile pour satisfaire l’appétit du capital.

 

Coup de coeur de Yannick

 

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1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 13:35

Eugénia est le dernier roman de Lionel Duroy, publié aux éditions Julliard en 2018.

L’histoire se passe en Roumanie dans les années 30 et pendant la seconde guerre mondiale. L’auteur décrit la montée du fascisme et les horreurs attenantes.

Eugenia, 17 ans, vit dans une famille conservatrice. Etudiante, elle a pour professeur de littérature une jeune femme communiste, Mme Costinas, engagée contre l’antisémitisme, et grâce à laquelle elle fait la connaissance de l’écrivain Mihaïl Sébastian dont elle s’éprend. Son frère aîné, Stéfan est violemment antisémite et rejoint le mouvement fasciste. Les parents aiment avant tout leurs enfants, et essaient de sauver la cohésion familiale. En vain. Ils s’insurgent contre les juifs, mais ne supportent pas les violences que ceux-ci subissent et dont ils sont témoins pendant le pogrom de Jassy en juin 41.

Eugenia est un personnage fictif. Mihaïl Sébastian a bien existé. Ce roman très intéressant et bouleversant est porté par un travail de documentation important et par l’écriture magnifique  de Lionel Duroy. C’est un livre essentiel, me semble-t-il.

Coup de coeur de Michèle

 

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1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 11:14

Écoutez nos défaites, Laurent Gaudé, Acte sud 2016

 

 

Le personnage principal est membre du renseignement militaire français et participe depuis 10 ans au combat contre le terrorisme islamique dans différents pays du monde.

Alors qu'il commence à s'interroger sur sa motivation, il se voit confier une mission qui va le confronter à ses propres doutes.

Il est chargé à la demande des services américains de statuer sur la fiabilité d'un membre éminent des «forces spéciales» qui a fait défection.

 

Dans le même temps il va rencontrer une archéologue Irakienne

qui lutte contre les destructions de musées de son pays.

 Elle va faire de lui, à son insu un passeur de mémoire.

 

 

En contrepoint de cette narration, l'auteur fait revivre des épisodes guerriers célèbres appartenant à différentes époques : Carthage contre Rome, la guerre de sécession et la conquête de l’Éthiopie par l’Italie fasciste en 1935.

 

La liaison entre ces personnages historiques et les héros actuels tient au fait qu'ils ressentent les mêmes états d'âme à un moment de leur vie

 

A toutes les époques, quand le prix payé est la fin de tant de vies et le renoncement à ses valeurs, peut-on encore se réjouir d'une victoire qui sonne comme une défaite ?

N'apprend t'on pas plus de nos défaites que de nos succès ?

 

Comme toujours L.Gaudé nous entraine vers des lieux et des époques que l'on se doit de revisiter au risque de mal comprendre le récit

 

Extrait : page 42 Un épisode de la guerre de Troie, évoqué par son oncle le jour de son premier départ en mission

Coup de coeur de Joseph

 

 

 

 

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1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 07:18

Les deux George

George Sand à Nohant, une maison d’artiste par Michelle Perrot Seuil

L‘autre George, à la rencontre de George Eliot par Mona Ozouf Gallimard

Deux évocations de deux grandes femmes de lettres : la française George Sand qui a utilisé comme

pseudonyme, une partie du nom de son amant et l’anglaise le prénom de son mari. Car pour être

reconnues à leur juste valeur, les écrivaines d’alors devaient user de ce subterfuge pour que leurs œuvres

ne soient pas méprisées.

Les deux ouvrages sont de facture très différente.

Dans «  George Sand à Nohant », Michelle Perrot nous raconte cette magnifique demeure située

dans le Berry à cinq kilomètres de La Châtre, domaine acheté en 1793 par la grand-mère d’Aurore Dupin

épouse Dudevant et qui constitua pour George Sand un foyer familial très cher et un lieu d’accueil et de

travail pour nombre d’écrivains, de musiciens et de peintres. Michelle Perrot s’appuie sur l’importante

correspondance de George Sand ainsi que sur ses écrits autobiographiques tels que L’Histoire de ma vie,

les Agendas pour nous dépeindre les gens, les lieux, les temps de cet endroit privilégié. Cette riche

chronique nous parle d’une femme remarquable bien ancrée dans son siècle.

« L’autre George » n’est pas vraiment une biographie mais se veut plutôt comme la réhabilitation

d’un auteur méconnu, à partir notamment de l’analyse des principaux romans : Le moulin sur la Floss,

Middlemarch, Daniel Deronda. Mona Ozouf nous fait partager son admiration pour cette femme à la

personnalité complexe, moraliste, féministe, romancière jugée parfois « inconvenante » et qui admirait

« l’autre George » de 15 ans son aînée.

Deux ouvrages à méditer . Deux romancières à lire ou à relire.,

Coups de coeur de Sylvette

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24 février 2019 7 24 /02 /février /2019 08:47

 

Pleurer des rivières

 

Alain Jaspard,  editions Héloïse d’Ormesson - 17 €

 

 

« Pleurer des rivières » est le premier roman d’Alain Jaspard.

Alain Jaspard est, nous dit la 4ème de couverture, réalisateur ; il a adapté plusieurs livres jeunesse. Cela se ressent dans son style très particulier, très vivant, plus proche de l’oralité que de l’écrit ; un style donc assez déconcertant mais avec lequel j’ai bien accroché.

Ce roman nous plonge dans l’univers des gitans (à Argenteuil) et dans la belle histoire d’amour entre Meriem et Franck, amoureux depuis toujours et que leurs parents marièrent très jeunes (vers 15 ans),  Meriem étant enceinte du premier de leurs sept enfants... Ils approchent la trentaine au moment du récit.

Frank est ferrailleur, plutôt honnête. Il accepte un jour de « dépanner » son copain Sammy : utiliser sa camionnette  pour une expédition vol de câbles de cuivre sur un chantier mais l’affaire tourne mal et le sort de Franck est bientôt remis entre les mains d’un brillant avocat commis d’office, Julien.  Commence alors une toute autre histoire entre les deux couples, Meriem et Franck d’une part, Julien et sa femme Séverine, créatrice de livres pour enfants, d’autre part. Une histoire incroyable, des choix interdits, qui s’avèreront dramatiques, guidés d’abord par intérêt puis par amitié… mais, comme dit en quatrième de couverture, « quand on fait le bien où est le mal ? ». Un court roman, inattendu, que j’ai lu avec beaucoup de plaisir.

Coup de coeur de Chantal

 

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23 janvier 2019 3 23 /01 /janvier /2019 07:35

                                               Un bon roman, c’est … : une maison, une famille, un ou des conflits, parfois du suspense et quand en plus, l’Histoire s’en mêle, cela devient excellent.
C’est le cas de  Mélodie de Vienne d’E .Lothar. Paru en 1944 aux États-Unis et écrit par un auteur viennois en exil, il avait pour but de faire connaître l’Autriche aux Américains – par delà les clichés.
Mélodie de Vienne a pour sous-titre : l’histoire d’une maison. Cet immeuble situé au cœur de Vienne appartient depuis la fin du XVIII è siècle à une famille de facteurs de pianos. Défile alors autour du personnage principal d’Henriette un demi-siècle d’histoire – de Mayerling à l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie.On suit le destin de cette famille dans un pays passé brutalement d’un immense empire à un petit morceau d’Europe. Si les considérations historiques sur la nature de l’Autriche (qu’est-ce qu’être Autrichien ?)peuvent parfois nous échapper, elles n’entament pas cette histoire passionnante de personnages aux destins heurtés, vivant malgré leurs différences sous le même toit.

 

Mélodie de Vienne

Ernest Lothar

Editions Liana Levi ISBN : 978-2-86746-972-5

Coup de coeur de Cécile

 

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  • 27 et 28 avril - Tables de livres de contes lors du "Festival des contes"  - salle Rostropovitch à Beauvais - l'après-midi
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  • 6 au 9 juillet - Table de livres lors du  "Congrès de la FSU École émancipée" à Airion