Une enquête policière pleine de rebondissements, un grand amour, la difficulté d'un écrivain devant la page blanche, un cadavre enterré dans un jardin. L'écrivain , en manque d'inspiration , part à la recherche du coupable. Tout va crescendo, des surprises de taille, un suspense jusqu'à la fin .
Le dernier roman de Fawaz Hussain, Le Syrien du septième étage est touchant. L’histoire se passe dans un immeuble HLM du nord de Paris. Dans celui-ci se côtoient des personnes de toutes origines, de toutes religions, des personnalités très variées. Il y a le Serbe bosno-croate, deux jeunes Maliens dont la foi est vive, la Tamoule en froid avec sa fille, l'ancien professeur Sénégalais devenu marabout, un couple de français …Au septième étage vit un Syrien d’origine kurde amoureux en secret de la Russe du premier … De son appartement, il suit à la télévision, avec douleur, la mort de son pays.
Ce roman plein d’humanité est un tendre hommage à toutes les petites gens de tous les pays.
Magnifique roman du voyage dans le nord de l'Ontario , d'un jeune garçon et de son père, d'origine indienne. Le père, près de mourir , demande à son fils qu'il n'a pas élevé, de l'aider à retourner dans la terre de leurs ancêtres pour y être enterré. Ce périple éprouvant est jalonné par les propos du cieil homme qui raconte enfin à ce fils qui ne le connaît pas , tout ce qu'il a tû jusque là : sa jeunesse misérable, la guerre de Corée, sa terrible dépendance à l'alcool, son amour pour la mère. La lutte , sobrement décrite, pour survivre dans cette région sauvage, ajoute au caractère dramatique du récit. Richard Wagamese est un écrivain indigène canadien.
Ces nouvelles situées en Sardaigne dans des villages imaginaires mais bien réels nous content un peuple sarde dans un entremêlement de récits inventés et de faits divers. Ces contes puissants , violents , satiriques nous révèlent un folklore étonnant. Serge Pey né à Toulouse d'origine espagnole mais ayant des attaches en Sardaigne a voulu ce livre comme "un témoignage de résistance et de poésie s'adressant aux peuples du monde ". On pense aux "Contes de la Montagne" de l'écrivain portugais Miguel Torga.
Editions Le Castor Astral 2017 10,90 euros. Coup de coeur de Sylvette
Crans-Montana, station chic de la Suisse romande, donne son nom au roman de Monica Sabolo paru en 2015. Tout se joue là-bas dans les années 60 : l’éducation sentimentale de trois adolescentes, riches, belles et au centre des regards, rêves et obsessions des garçons de leur âge. De boîtes de nuit en cafés, de descentes de ski en séances de cinéma, de fêtes glorieuses en lendemains plus moroses, leur destinée va se sceller dans ce cadre faussement idyllique. C’est un peu le monde de Modiano ou de Sagan qu’on retrouve ici : des gens légers, brillants, superficiels traînant élégamment un mal de vivre que rein ne saurait combler. L’auteure croque en quelques détails une situation, une ambiance et ses phrases poétiques disent toute la difficulté de quitter l’enfance.
Le roman de la renarde d’Aquilino Ribeiro éditions Chandeigne
Le grand écrivain portugais (1885-1963) a écrit ce conte à la Noël 1924 pour amuser son fils. Ce conte raconte l’histoire d’« Attrape-Minon, une jeune renarde artificieuse, enjôleuse et ripailleuse ». Les aventures burlesques de la renarde rappellent celles du roman de Renart. Elles nous amusent tout en peignant le monde cruel des animaux qui n’est pas sans rappeler celui des hommes. Le style est vif, plein d’humour. L’écrivain nous charme en utilisant des mots anciens, vieillis et plaisants. Le livre est remarquablement illustré par des images en couleurs de Benjamin Rabier qu’Aquilino Ribeiro avait rencontré à Paris.
Ce conte animalier nous fait penser à l’œuvre de Louis Pergaud (1882-1915) et en particulier aux nouvelles « De Goupil à Margot ». écrites avant « La guerre des boutons ».
Ces histoires qui mettent en scène des animaux et des hommes ont souvent une fin tragique. Elles allient une grande valeur littéraire .
De Ken Follet auteur anglais né à Cardiff le 5 juin 1949 spécialisé dans les romans d’espionnage et historique
Ce livre est le dernier roman historique écrit par Ken Follet. Il est assez long. En 1558 à Kingsbridge en Angleterre, la haine religieuse entre catholiques et protestants amène le déclin de cette ville.
De manière romanesque se trouve décrite cette période très tourmentée du règne d’Elisabeth Tudor protestante,en Angleterre. Les principaux souverains d’Europe se liguent contre elle et veulent imposer Marie Stuart reine d’Ecosse…..
De Delphine de Vigan écrivaine et scénariste née le1 mars 1966.
Elle a écrit une dizaine de romans
Ce récit est autobiographique. Le ton est juste. L’auteure essaye de comprendre qui était sa mère Lucile et pourquoi elle souffrait de troubles bi polaires. Elle est amenée à chercher qui étaient vraiment ses grands-parents au-delà de l’apparence d’une tribu très unie…..
J’ai découvert Marie Sizun l’été dernier lors d’un salon du livre en Bretagne, à Séné tout près de Vannes.
Je n’avais jamais entendu parler de cette auteure. J’ai été attirée par ses livres qui sont publiés aux éditions Arléa car j’appréciais déjà une auteure publiée dans cette maison d’édition, Hélène Gestern.
La discussion très agréable s’est engagée et j’ai acheté deux livres « Un jour par la forêt » et « Le père de la petite ».
Je ne peux pas présenter tous les livres qui sont de petits bijoux et je vais donc présenter les deux qui m’ont le plus touchée.
« Un jour par la forêt »
Sabine a onze ans, elle est en 5ème dans un lycée au temps où le collège unique n’existait pas. Ses résultats sont désastreux, alors qu'elle était brillante à l'école primaire. Elle est en décalage total avec les autres élèves, n’évolue pas du tout dans le même milieu social, familial.
La vie est très compliquée pour elle, elle n’est pas comprise par les enseignants.
Un beau jour, lasse de toutes les remarques de nombreux enseignants, elle ne va pas en cours et erre dans les rues de Paris jusqu’au moment où elle va rencontrer une personne qui va lui redonner confiance en elle.
Ce livre m’a bouleversée, la détresse de cette petite fille m’a beaucoup touchée et m’a rappelé mon mal être en 6ème dans un lycée parisien également.
Les enseignants devraient lire ce roman afin que certains d’entre eux ne cataloguent pas trop rapidement leurs élèves…
« La femme de l’Allemand »
Fanny est une mère célibataire qui avait 18 ans en 1943, Marion une petite fille aimante. Tout pourrait être normal mais l’enfant sent le monde vaciller. Elle ne comprend pas pourquoi sa mère n’est pas comme celles de ses amies d’école, différente, si fragile, si fantasque. Si oublieuse lorsque Marion lui pose des questions sur son père qu’elle ne connaît pas, cet Allemand dont on sait bien peu de choses, elle se met alors à rêver à ce père, cet Allemand dont personne ne veut lui parler. . Un peu plus grande Marion comprend : Fanny est « maniaco-dépressive », maintenant on dit bipolaire. Les rôles s’inversent alors. Adolescente, Marion protège sa mère, la couvre en taisant ses excès. Elle peut tout endurer. Tout plutôt que ces séjours à l’hôpital qui les séparent.
Elle grandit en manque de sécurité dans un climat complexe fait d'amour et d'admiration mais aussi de peur, de honte et de culpabilité. Peu à peu s'installe entre la mère et la fille un malaise profond qui empoisonne leur amour fusionnel.
Ce livre m’a bouleversée. Marie Sizun sait toucher au plus profond, elle décrit des sentiments vrais qui vont droit au cœur. Elle décrit avec grande sensibilité les émotions de Marion face à la maladie mentale de sa mère.
Sa plume est délicate et percutante tout en étant toujours teintée de pudeur. C'est un merveilleux livre sur les liens parentaux, sur l'amour maternel, sur l'importance de connaître ses origines filiales, sur les secrets de famille, sur la folie et l'amour.
J’ai fait découvrir cette auteure à de nombreuses amies qui elles aussi ne connaissaient pas Marie Sizun.
Tout comme moi elles ont apprécié ce style d’écriture, ces sujets très touchants et elles partent toutes à la chasse de ses autres romans.
Il y a des livres qui ébranlent, qui marquent, qu’on ne peut pas oublier.
Il en est ainsi de deux livres qui traitent de la violence. L’un, Le tout dernier été d’Anne Bert de la violence de la maladie. L’autre, Qui a tué mon père d’Edouard Louis, de la violence sociale et politique. Deux textes courts dans lesquels, malgré le thème abordé, le voyeurisme est absent.
Anne Bert, auteure, éditrice, femme active tournée vers la vie, est atteinte de la maladie de Charcot. Elle évoque, dans une langue lumineuse, les derniers mois de sa vie, avant son suicide assisté en Belgique.
Edouard Louis, auteur de En finir avec Eddy Bellegueule et histoire de la violence, opte dans ce troisième livre pour une écriture percutante afin d’analyser la vie de son père abîmé par les outrages du travail et de la vie.
