Jean-Christophe

Romain Rolland

Editions Albin Michel 1931-2007

1484 pages 29 euros

Quelques mots sur l’auteur,
Romain Rolland est un écrivain français né à  CLAMECY  le 29 janvier 1866 et mort à  VEZELAY, le 30 décembre 1944. Ecrivain engagé, pacifiste, poète et humaniste, figure majeure de la littérature française du xx° siècle, Romain Rolland a laissé une œuvre exigeante et ambitieuse, dont la pièce maîtresse demeure Jean-Christophe, roman auquel il consacra dix ans de sa vie. Passionné par la musique et excellent pianiste, il envisage un moment de devenir musicien ; ce goût pour la musique marquera son œuvre. Reçu à l'École normale supérieure en 1886 et agrégé d'histoire en 1889, il devient professeur d'histoire aux lycées Henri-IV et Louis-le-Grand, membre de l'École française de Rome, professeur d'histoire de la musique à la faculté des lettres de l'université de Paris et professeur d'histoire de l'art à l'École normale supérieure.
Ce jeune homme exigeant mais timide n'aime pas l'enseignement. Il est surtout un homme d'écriture. Dès que la littérature lui assure de modestes revenus, il donne sa démission de l'Université, en 1912.
Il est en Suisse lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale, dont il comprend qu'elle est un "suicide" de l'Europe. La série de pamphlets à l'encontre des pays belligérants, "Au-dessus de la mêlée", paru au Journal de Genève et la publication d'articles, à Paris, ont un large écho dans la seconde moitié de la guerre. Ils contribuent largement, avec son roman "Jean-Christophe", à l'attribution du Prix Nobel de littérature en 1915.
En 1924, il s'installe au bord du lac Léman pour se consacrer à son œuvre (dont "L'Âme enchantée"). En 1937, Romain Rolland revient s'établir à Vézelay, qui fait partie de la zone occupée en 1940. Pendant l'Occupation, il reste dans une solitude totale et silencieuse et termine ses "Mémoires". Sa dernière œuvre, "Péguy", parait en 1944. Mort le 30 décembre 1944 à Vézelay, ce romancier, homme de théâtre, essayiste, biographe et fondateur en 1923 de la revue Europe, a profondément marqué la littérature française de la première moitié du XXe siècle.

Jean-Christophe est un roman composé de dix livres. Il a été publié pour la première fois en feuilleton de 1904 à 1912 dans la revue littéraire les Cahiers de la quinzaine, puis aux éditions Ollendorff à partir de 1905. L’œuvre retrace la vie de Jean-Christophe Krafft, un musicien allemand de génie, du jour de sa naissance à celui de sa mort. Le héros qui incarne l'espoir d'une humanité réconciliée, notamment en montrant la complémentarité de la France et de l'Allemagne, est aussi un héros romantique comme le Werther de Goethe et l'image de Beethoven y apparaît en filigrane. De l’enfance à la maturité, Jean-Christophe Krafft découvre la douleur, l’injustice, affronte les épreuves de la vie pour enfin s’accomplir, trouver l’équilibre et la paix. Ce roman d’apprentissage, est autant une réflexion sur la création artistique que l’exploration profonde et sensible de l’âme humaine.

Coup de coeur de Yannick

Faire guignol  -  Paul Fournel – P.O.L. 19,50€

Dans la postface qu’il rédige dans « Faire Guignol », Paul Fournel dit combien le créateur de Guignol, Laurent Mourguet, a été oublié au profit de sa (ses) créature(s). C’est donc une biographie très romancée que livre Paul Fournel sur le « Papa » de Guignol. Le roman débute juste après la révolution, à Lyon. Laurent Mourguet est canut, comme son père, mais après la révolution l’ouvrage manque ; il  va de petit boulot en petit boulot pour faire vivre sa famille (il aura 10 enfants), devient arracheur de dents-raconteur d’histoires sur les marchés. Après quelques années, Mourquet construit un castelet (théâtre de marionnettes ambulant) avec tous ses décors, sa femme Jeanne fabrique les costumes des marionnettes dans des chutes de tissus offerts par les canuts. Il joue d’abord des saynètes mettant en scène Polichinelle et autres marionnettes italiennes, en vogue à l’époque. Plus tard, et sous le feu de l’actualité politique (l’empire, le directoire… ) Mourquet veut créer un théâtre de marionnettes lyonnais, avec le parlé lyonnais, l’actualité lyonnaise, un théâtre pour le (et proche du) peuple et il crée Guignol un peu à son image, Gnafron ou encore Madelon. Ainsi, l’histoire de Laurent Mourguet (et celle de Guignol…) permet d’évoquer aussi le 1^er empire, le directoire vécus à Lyon. L’auteur fait vivre aussi la ville de Lyon à cette époque et la révolte des canuts dans cette très intéressante biographie romancée, fort bien écrite, qui nous fait découvrir l’origine de Guignol.

Coup de coeur de Chantal

REVUE "RELIEFS" N°9 Fleuves (Reliefs éditions)

Dédiée à la nature, à l’aventure et à l’exploration, Reliefs invite des chercheurs, écrivains, photographes ou historiens à nous raconter les mondes d’hier et de demain dans un esprit de curiosité permanent.
La revue se décline en collections annuelles : « Explorer les dernières frontières » en 2016, « Horizon » en 2017, « Altitudes » en 2018,                      et « Eau » en 2019.

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L'esthétisme de la couverture, un oiseau, George Sand et... la curiosité m'ont incitée à l'achat de cette revue qui m'était totalement inconnue.

Aussi le thème, bien sûr, les fleuves, l'eau - source de vie.

Et puis j'ai plongé dans la lecture. Avec délice. Tous les sujets abordés répondent et titillent à la curiosité. Avec des angles, des éclairages complètement différents à chaque article et à chaque fois cela fait mouche. C'est intéressant, surprenant, élégant. Touchée par la justesse du scientifique, et le sensible de l'émotion : un équilibre qui m'a plu de bout en bout.

Avec des articles qui plongent dans le passé, nos racines culturelles : des textes de George Sand, Elisée Reclus ou Henry David Thoreau...

Des articles pointus mais accessibles : qui nous informent de la géographie des fleuves, leur anatomie ou encore notre rapport à eux - au cœur de toutes les civilisations - qui furent d'abord vénérés avant d'être exploités à outrance. Un regard politique également où l'on voit que les fleuves sont devenus des enjeux géopolitiques majeurs.

Des photos, des dessins, des textes littéraires, des planches naturalistes, des schémas, des cartes (p. 76 par ex : les 10 plus longs fleuves du monde) illustrent le propos.

Les fleuves constituent donc le cœur de ce numéro ; mais d'autres articles complètent la revue comme La petite histoire du blé, ou encore le portrait de Dian Fossey, primatologue qui a étudié les gorilles.

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En conclusion, je dirai qu'une revue dont la dernière page offre un poème, a toute sa place dans une rentrée littéraire ! ("Le nuage" de Louise-Victorine Ackermann)

Coup de coeur de Bérénice ( rentrée littéraire 2019)

Maïmaï

Aki Shimazaki – Actes sud  - 15 €

Maïmaï est le dernier volet de la série « L’Ombre du charbon » écrite par Aki Shimazaki. Cette auteure japonaise vit à Montréal et écrit en français. D’une écriture subtile, touchante et précise, elle distille son récit par petites touches. Le narrateur, Tarô, reçoit un sms de sa grand-mère lui apprenant la mort de sa mère, Mitsuko, dont il était très proche. Tarô, sourd-muet, partage son deuil avec Bâchan, sa grand-mère et sa complice et transforme bientôt la célèbre librairie Kitô créée par Mitzuko en galerie d’art, étant lui-même artiste peintre. Un jour paraît à la galerie une jeune femme Hanako ; elle et Tarô se sont connus et aimés enfants. Leurs retrouvailles vont vite faire renaître leur amour mais conduire aussi Tarô à découvrir bien des choses sur le passé de sa mère. Un petit bijou qui se lit très vite et nous apprend beaucoup sur la société japonaise. Maïmaï donne envie de lire les ouvrages précédents de l’auteure.  

Coup de cœur de Chantal

 

Coup de coeur de Oror