Joude Jassouma, avec Laurence de Cambronne, Je viens d’Alep, Allary éditions, 2017
Ce que l’on retient de ce témoignage, c’est le courage et la volonté hors-normes d’un homme qui ne veut pas subir ce qui lui est imposé.
Il refusera d’abord sa condition d’enfant pauvre qui l’oblige à travailler bien trop tôt, il s’acharne alors à ce qu’on lui reconnaisse le droit d’aller à l’école, au collège, au lycée, jusqu’à entrer à l’université. Il sait que les études lui permettront une vie meilleure et assume au prix de sa santé les doubles journées que cela lui impose.
Quand la guerre éclatera, après bien des années de répression, d’instabilité et de grande inquiétude, sa vie ne sera plus que peur, fuites, urgence. Il sera alors face à la seule issue possible, mais incertaine et dangereuse, partir vers l’Europe avec sa femme et son bébé.
Les voici maintenant en France tous les trois, au terme d’un voyage éprouvant, effrayant, après bien des étapes, des contrôles et des orientations, et aussi un peu de chance d’avoir rencontré les bonnes personnes. Ils sont chargés de leur passé mais désireux de se construire un avenir dans ce pays, que Joude aimait déjà d’y arriver. A travers son histoire personnelle, Joude Jassouma nous fait mieux comprendre et réaliser la vie des réfugiés, faite d’effroi, de mort et aussi d’espoirs et d’accueils réussis.
Coup de coeur d'Agnès ( saison été Chevrières 2017)